PHÈDRE

« Il suffit de sentir certains parfums une fois pour s’en souvenir toute sa vie, il en va de même pour l’œuvre de Racine » nous dit Matthieu Cruciani, metteur en scène du spectacle. Phèdre, seconde épouse du roi Thésée, tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte et c’est dévorée de passion pour lui que Phèdre va succomber à la fatalité. Souffrir du fait d’être femme dans une société d’hommes, désirer malgré soi, mourir de dépendance… Tout ceci nous parle d’hier, d’aujourd’hui et sans doute de demain. Les grandes œuvres, celles qui nous offrent des trajectoires à travers les générations, apparaissent comme des oracles échappant à un temps figé. Le metteur en scène Matthieu Cruciani est fait de tout ceci, entre attrait du verbe ancien et amour pour la langue et ses formules, il est également un artiste profondément ancré dans son temps. Dans ce Phèdre-là, la mise en scène est intense, profondément humaine et charnelle. C’est dans un décor baigné de soleil que la tragédie prend place et se déploie au son d’une musique envoûtante et sensible.