LA GUERRE N’A PAS UN VISAGE DE FEMME

À l’intérieur d’un appartement communautaire, au milieu des éviers, du linge et des cuisinières, plusieurs femmes ayant combattu dans l’armée sont réunies. Dans cet espace à la frontière entre mémoire intime et histoire collective, une journaliste est là pour recueillir leur parole. Adapté du roman de la journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch (Lauréate du prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre), ce spectacle donne voix aux récits de femmes ayant pris part à la Seconde Guerre mondiale. La guerre, souvent racontée à travers le prisme des grands événements et par des hommes, prend ici une tout autre perspective. Ces femmes livrent leur vécu, entre souffrance et résilience, formant peu à peu une parole chorale où chaque voix apporte une nuance à la mémoire collective. L’invisibilisation des femmes dans les récits officiels et le silence qui leur a été imposé après la guerre sont au cœur de cette œuvre. De retour du front, elles furent souvent méprisées, considérées comme des intruses dans un monde masculin. Ce spectacle rétablit la place qui leur revient dans la mémoire historique. Il fait résonner la parole féminine avec force et donne à voir la guerre sous un jour inédit.

LA PRESSE EN PARLE 

« La metteuse en scène Julie Deliquet a marqué les esprits avec un spectacle sans complaisance inscrit dans la droite ligne de son lien esthétique et éthique au théâtre. En adaptant et en mettant en scène La guerre n’a pas un visage de femme, de Svetlana Alexievitch (Presses de la Renaissance, 2004),la directrice duThéâtre Gérard-Philipe à Saint-Denis livre un de ces uppercuts salutaires dont le public ressort sonné, mais grandi. » Le Monde

« Julie Deliquet, en adaptant ce chœur de récits recueillis dans les années 1970, fait bien plus que du théâtre documentaire. Elle orchestre une résurgence. Chaque souvenir est un éclat. Chaque phrase, une balafre. Les voix s’entremêlent, se coupent, s’interrompent,s’insurgent. Une parole collective qui ne se laisse pas dompter, qui entraine le public jusqu’au vertige, jusqu’à l’horreur indicible. »

L’Œil d’Olivier