L’AMANTE ANGLAISE

Dans ce huis clos, inspiré d’un fait divers réel, on revient sur le parcours d’une femme qui « avait tout pour être heureuse » mais qui va assassiner sa cousine et jeter son corps découpé en morceaux dans différents trains. En écrivant L’Amante anglaise, Marguerite Duras nous place face au mystère d’une femme meurtrière tutoyant la folie : qu’est-ce qui a vraiment eu lieu au cours de cette nuit ? Tel un diamant brut, ce texte ne cherche pas à résoudre, mais à exprimer. Le public, placé du côté de l’enquêteur, suit au plus près cet interrogatoire. Dans une version théâtrale aussi intense que minimaliste, la proximité instaurée offre toute la complexité et les non-dits de ces silences pour nous permettre de comprendre ou du moins d’envisager l’inexplicable. Chaque parole et chaque geste comptent. Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann forment un trio inouï. La langue de Duras, si singulière et reconnaissable, est ici en majesté. La simplicité et l’immense qualité d’interprétation des comédiens permettent aux mots de résonner offrant un hommage à cette salle nouvellement nommée : Marguerite Duras.