LE PAPIER PEINT JAUNE

Dans ce récit au présent, une jeune femme, récemment devenue mère, se voit condamnée au repos dans la chambre au papier peint jaune, sous l’autorité de son mari, médecin. En scrutant obstinément les motifs des murs qui l’entourent, son esprit se perd dans l’errance. The Yellow Wallpaper, grand classique de la littérature féministe et fantastique américaine, écrit en 1892, est largement connu outre-Atlantique, mais bien moins en Europe. Ce texte saisissant aborde des thèmes aussi importants que la dépression post-partum, l’enfermement d’une femme par son mari médecin, et le début de la folie. Redécouvert dans les années 70 par le mouvement féministe américain, il prouve que l’œuvre de Charlotte Perkins Gilman était pionnière dans la littérature féministe et fantastique. En effet, le fantastique s’avère propice à raconter ce que vit une femme lorsqu’on lui interdit de vivre pleinement, quand on lui ôte le droit d’imaginer. Conservant toute sa puissance de fascination, cette nouvelle traduction est portée par une comédienne formidable, qui fait résonner la multitude d’échos dont ce récit est chargé. Car la voix de la narratrice n’est-elle pas aussi celle de toutes les femmes ? Dans un univers sonore et visuel audacieux, cette adaptation révèle l’inépuisable véracité de la voix de Charlotte Perkins Gilman.